L’armada de marbre

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6 minutes

Le second livre d’une série par

Ayant beaucoup apprécié le premier ouvrage de cette série, j’avais commandé les deux livres suivants les yeux fermés, d’un coup ! Et autant vous prévenir, si vous décidez de vous lancer dans ce second roman pour la même raison que moi(*), ne vous attendez pas à une histoire d’un seul tenant : L’armada de marbre est un volume intermédiaire, une suite quasi-directe de “Braises de guerre”, qui met en mouvement une intrigue dont le dénouement pendra fin dans l’opus suivant, “L’éclat d’étoiles impossibles”. J’ai donc globalement bien aimé cette lecture, mais j’avoue qu’elle m’a quand même un petit peu déçu. J’aurais préféré un gros volume.

(*) Raison : c’est un bon livre, pas prise de tête, fun et auquel j’ai mis la note de 8/10 !

Contexte et résumé de l’épisode précédent

Nous suivons le Chien à problèmes, un vaisseau de guerre reconverti dans les missions de sauvetage et son équipage : Sal la capitaine instable, Alva l’ancienne soldate bougonne, Preston le médecin incompétent et Nod le mécanicien alien. Un Druff pour être précis. Une sorte poulpe écailleux doté de six bras se terminant par autant mains, qui lui servent également de visages. Avec les bouches et les yeux.

Projetée malgré elle au milieu d’un incident diplomatico-interstellaire, impliquant factions humaines et aliens, la fine équipe mettait fin à un conflit naissant en trouvant, cachée dans un univers de poche depuis cinq millénaires, une flotte alien mythique d’un million de vaisseaux surarmés. Ce qui avait calmé tout le monde. De retour à leur base, la station Camrose de la Maison de la Récupération, suivie de son Armada de marbre, l’équipage s’attendait à se faire remonter les bretelles, puisqu’au milieu de nombreux rebondissements, le Chien à problèmes s’était vu obligée de détruire deux vaisseaux de son ancienne meute(*), avec à leurs bords généraux et équipages.

(*) Ici, les vaisseaux spatiaux ont un cerveau organique. Et dans le cas du Chien à problèmes et de ses frères et sœurs, fait à partir de neurones humains et canins. Parce que les vaisseaux de guerre, avec juste de l’humain, pfff… comment dire ? C’est moins efficace. Donc canins. Wouf-wouf !

L’usage des armes

Quelques mois ont passé. L’Armada ayant reconnu le Chien à problèmes comme une sorte de guide, stationne, désormais immobile, dans le silence, autour de la station Camrose. Pour l’équipage ce million de vaisseaux, surarmés, sans équipage à préserver et capables de foncer à travers l’hypervide plus vite que ceux de toutes les civilisations aliens, est comme une sorte d’assurance contre la guerre(*). Entre humains, entre aliens, et quasiment partout dans la Multiplicité, cette zone de la galaxie que se partagent les empires stellaires. Et donc, quand le petit équipage se voit obligé de reprendre du service, c’est détendu, presque joyeux et confiant dans l’avenir qu’il se lance dans sa nouvelle mission de sauvetage.

(*) Vous la sentez venir ? Non ? Pas grave, j’explique au paragraphe suivant 😉

Pour le lecteur, qui suit la mise en place de l’intrigue depuis une centaine de pages, c’est par contre une toute autre affaire. D’abord parce que l’on sait que le Chien à problèmes se précipite vers des ennuis maousses costauds, l’équipage du Fantôme de Lucy, le vaisseau qu’il est chargé de sauver, s’étant fait attaquer par des monstres d’une autre dimension(*). Et ensuite car, introduit au cœur même du vaisseau amiral de l’Armada, on sait que celle-ci vient de se lancer dans la mission des missions, celle consistant à mettre fin à toute possibilité de guerre, en s’attaquant à toutes les flottes armées, partout. Une idée qui ne lui est pas venue toute seule…

(*) Des truc qui te croquent une partie de ton vaisseau avec leurs grosses mâchoires pleines de dents avant que tu aies pu dire “Oups !”

Vieux amis

Dans le tome précédent, la mission de sauvetage n’avait permis de retrouver et de ramener qu’une seule survivante, Ona Sudak. Gareth Powell avait réussi à susciter chez moi de la sympathie pour cette fausse poétesse, mais vraie criminelle de guerre en cavale, qu’on avait suivie dans ses aventures alors qu’elle tentait de survivre en attendant les secours. Changement d’avis dans cet épisode, puisque ce personnage se retrouve à endosser le rôle de générale de l’Armada dans sa croisade de destruction démentielle(*), le tout sans la moindre pensée pour les pertes collatérales “inévitables”.

(*) Genre : “Vous voyez, la guerre, c’est le Mal. Mais faire la guerre à la guerre, c’est le Bien ! Non, il n’y a rien d’illogique à ça, c’est vous qui comprenez mal !”. Le genre de justifications qu’emploient les barges…

Bien évidemment, dans l’imaginaire de cette foldingue et de son Armada tout aussi délirante, le Chien à problèmes, bien que réaffecté à une force de paix, fait clairement partie du problème puisqu’il est toujours équipé d’armes. C’est donc sans trop de surprise qu’on la retrouve vite à les pourchasser, avec dans l’idée de leur proposer une reddition honorable ou une atomisation bien nette. Au nom de l’amitié et du bon vieux temps, bien sûr !

Enjeux de transition

Attention, je ne voudrais tout de même pas vous laisser croire qu’il ne se passe rien dans cet ouvrage. Bien au contraire ! Par exemple, suivre Johnny le capitaine du Fantôme de Lucy et son équipage, réfugiés dans un vaisseau Nymtoq(*) abandonné, alors qu’ils se retrouvent pourchassés par des mini-monstres interdimensionnels, c’est l’assurance de bons moments haletants, angoissants et ponctués de scènes où, comme on dit par chez moi, “ça charcle !” généreusement. L’auteur sait toujours autant susciter l’attention chez le lecteur.

(*) Des aliens ressemblant à des rapaces géants. Oui. Et qui laissent traîner leurs vaisseaux géants dans l’espace comme des sortes de monuments. On va pas juger, hein : autres espèces, autres mœurs !

Et puis, il y a ces monstres interdimensionnels, gigantesques ou plus petits, qui constituent une énigme même dans cet univers où l’on traverse l’hypervide pour sillonner la galaxie depuis des millénaires, et où on peut trouver une armada de vaisseaux cachée dans une univers de poche ! Des monstres interdimensionnels aux allures de dragons qui surgissent dans ce même hypervide et que seuls des yeux humains semblent d’ailleurs capables de voir !

Au final…

Plaisant à lire, comme le livre qui le précède, même si forcément un peu moins surprenant, il n’y a rien de fondamental à reprocher à ce tome 2. Le style narratif, alternant et entremêlant les point de vue de Sal, du Chien à problèmes ou d’Ona Sudak est toujours aussi immersif et fun, et permet au lecteur de lâcher de petits ricanements même, et surtout, quand les protagonistes traversent des situations particulièrement difficiles.

Bonne suite ? Le lecteur grincheux pourra bien sûr pointer quelques facilités et noter que quelques détails mériteraient un approfondissement. Le lecteur qui cherche à se distraire et à se laisser embarquer par une aventure pleine de rebondissement les laissera sans doute de côté. Pour ma part, il faudra que le prochain volume me donne des réponses à certaines questions que je me pose et qu’il soit aussi à la hauteur des attentes que ce volume-là a suscitées chez moi. Repassez par ici bientôt, voir ma chronique du dernier volume pour en savoir plus !


Fiche JKB

  • Genre : Suite. Space-opera toujours aussi décomplexé et fun. Survie face aux horreurs de l’espace.
  • Wow Level : 6/10. Forcément moins impressionnant que le précédent. L’idée des monstres de l’hypervide est… hmmf… facile.
  • Note personnelle : 7/10. Je me marre bien avec le Chien à problèmes !
  • ~450 page qui s’avalent vite. Trop vite, même !
  • Probabilité de relecture : Plus de 50%.

Titre original :

Fleet of Knives

2019

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