La Reine de l’Air et des Ténèbres

Temps de lecture

3 minutes

Par Poul Anderson

Poul Anderson est un auteur classique, dont je ne me lasse pas. Là, je me suis retrouvé avec un recueil, trouvé(*) d’occasion, de nouvelles choisies par l’auteur lui-même et publié en 1973. Une petite présentation de sa main ouvre ledit recueil :
“Ci-après, pas de concepts science-fictionnels fantaisistes : la colonisation de l’espace par les humains dans le futur sera âpre, longue, lente et ne se fera pas par magie (pas de levier à pousser pour passer en hyper-espace)”.(**)

Le thème ici est donc bien “Colons et colonisation”, et comme à son habitude, Poul se focalise autant sur le contexte que sur ses personnages : c’est de la SF réaliste et humaniste.

(*) un peu par erreur, je dois l’avouer, depuis je crois savoir que je recherchais du Moore/Kuttner

(**) je paraphrase, hein ! Il dit pas exactement ça, mais il n’aurait pas aimé Star Wars non plus

Poésie et folklore

La 1ère nouvelle, qui donne son titre au recueil, a ce parfum qu’Anderson sait instiller dans certains de ses écrits, ce côté poétique (nombreux vers de chansons) dont les sources sont à trouver du côté des vieilles légendes du nord de l’Europe. C’est aussi une enquête policière, avec son détective et son mystère entier ; une analyse anthropologique de la vie solitaire propres à tous les colons. Son dénouement est des plus émouvants et étonnants, quoique un tout petit peu attendu.

Y’a du bof…

Le Faune” et “Dans l’ombre” m’ont moyennement convaincu, cette dernière étant carrément trop longue pour son bien et surtout ne remplit pas le pari “réalisme” : c’est foutraque. La première, elle, est très dans l’air du temps, mais elle est trop courte et sa chute un peu plan-plan/mignonne.

La colonisation, c’est la guerre !

L’ennemi inconnu” met en évidence la fortune que pourrait coûter une expédition de secours pour rapatrier des colons sur Terre, alors que les distances engagées sont si… astronomiques. Mais cette fortune, ne faudrait-il pas la dépenser, si une planète colonisée se retrouvait victime d’aliens hostiles ? Décalage horaire, pour sa part, s’intéresse aux futurs des guerres impériales entres colonies, et, autant le dire, vu les distances stellaires, ce sont des guerres à l’échelle des décennies : cette nouvelle est certainement la plus bouleversante et, pour moi, la plus réussie du recueil.

Tout ça, ça coûte

Chez nous”, très court texte, retourne le problème de “L’ennemi inconnu” : parfois c’est entretenir une colonie lointaine qui coûte cher, et convaincre des colons heureux de rentrer…

Au final

Pas un recueil indispensable, mais tout de même un moyen de découvrir un auteur classique qui est resté moderne et pertinent. De plus, Anderson respecte la tradition des nouvelles “à chutes” : chaque fin réserve sa petite surprise.


Fiche JKB

  • Genre : SF réaliste/Classique – Chroniques du futur – Colonisation.
  • Wow Level : 6.5/10. On est évidemment un peu dans le déjà-vu.
  • Note personnelle : 7/10. Je recommande tout de même.
  • Court. Y’a même pas 200 pages et Anderson a un style fluide !
  • Probabilité de relecture : Moyenne. Pas pour toutes les nouvelles, mais la dernière me poussera à le refeuilleter.

Titre original :

The Queen of Air and Darkness and Other Stories

1973

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