L’étoile de Pandore 2 – Pandore menacée

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Le deuxième tome d’une série par Peter F. Hamilton

Lire la fiche du Tome 1 (Risques de gros Spoilers sinon !)

Lors de la rédaction de ma chronique du premier tome, j’avais un peu tourné en dérision ce space-opéra au contexte quasi-invraisemblable, mais séduisant, et à l’intrigue si touffue que j’avais pour le coup loué et moqué la présence d’une liste des personnages de quatre pages ouvrant le livre. Mais à l’issue de ce second tome, j’avoue qu’il va falloir que je redresse un peu la barre, et que j’attaque ce long cycle sous un autre angle. Oui, c’était touffu, et ça le second tome l’est aussi. Oui, c’est un univers toujours aussi what-the-fuck(*) et ça ne se calme pas. Mais, il faut bien le dire, le tout est remarquablement bien foutu ! Et même s’il m’aura fallu atteindre la page 200 de ce second volume pour m’en apercevoir, je dois bien l’avouer, on est pas ici face à une space-telenovela telle que je la décrivais. Car il y a bien un plan dans cette intrigue galactique aux multiples trames et personnages. Et même un sacré plan !

(*) Un Commonwealth composé de près de 300 de planètes, reliées les unes aux autres via des trou-de-vers par lesquels passent… ben des trains et des locomotives ! Ah ! et aussi, dans le décor, des aliens aux airs d’elfes comme ceux des légendes terriennes !

Comment se goupille une guerre galactique

Le Seconde Chance, le vaisseau envoyé pour enquêter sur le mystérieux champ de force ayant emprisonné le système solaire nommé Dyson Prime, paumé à plus de 700 années-lumière de la Terre, a fait son retour en catastrophe ! En effet, à son arrivée sur place, le champ de force motivant son voyage a disparu sans la moindre explication et les extra-terrestres qui y étaient emprisonnés se sont immédiatement mis à tirer sur le vaisseau humain. Avec pas moins que des missiles nucléaires, et pas juste un ou deux en guise de coup de semonce, plutôt le genre déclaration de guerre ! Sans plus attendre, le Seconde Chance a donc quitté ce système hostile, en y abandonnant en passant deux membres de son équipage, considérés comme morts(*), dont justement l’astronome à l’origine de la découverte de ce mystère stellaire. Une décision qui s’avérera lourde de conséquence, puisque ce dernier, Dudley Bose, loin d’avoir trépassé, a en fait été capturé…

(*) Oui, ça a l’air pas cool. Mais les citoyens du Commonwealth ont tous des enregistrements d’eux-mêmes qui leur permettent de revivre dans des clones, ne perdant que quelques jours de souvenirs. L’équipage ne se sent donc pas coupable de les avoir abandonnés.

Et dans la boite de Pandore, donc…

Les deux cents premières pages racontent les conséquences de ce retour ainsi que les suites des multiples lignes narratives abordées dans la première partie. Un petit détour avant qu’Hamilton n’aborde enfin la nature de ces fameux extra-terrestres à l’air bien dangereux. Et de quelle grandiose façon ! C’est toute l’histoire de l’évolution d’une forme de vie radicalement différente de la nôtre qui nous est en effet racontée ! Une espèce d’aliens(*) dont la biologie est si singulière qu’elle a fini par mener à une évolution étonnante, de notre point de vue : une seule conscience intelligente dirigeant en fait plusieurs corps ! Avec comme conséquence une compétition intense entre les différentes entités pour le territoire, les ressources et la suprématie sur tout concurrent !

(*) Que l’auteur, ou le traducteur, a choisi de nommer Dysoniens, puis finalement Primiens. Pas trop bien inspiré dans les deux cas !

Bref, de vrais cauchemars sur quatre pattes sans empathie, méchants et ambitieux. Mais doués, inventifs et très industrieux. Et parfaitement en mesure d’apprendre. Et c’est fou tout ce qu’on peut apprendre en sondant l’esprit d’un astronome humain, comme celui de ce pauvre Dudley ! Et c’est ainsi que MatinLueurMontagne(*), le Primien le plus puissant de Dyson Prime, s’engage dans les préparatifs d’une guerre d’invasion totale contre le Commonwealth, dont les territoires sont alléchants. Le tout en utilisant, comble de l’ironie, la technologie des trous-de-vers des humains qu’il a pêchée, entre autres renseignements, dans l’esprit de notre astronome.

(*) Oui, alors bon… Les Primiens sont intelligents pour beaucoup de choses, mais pas pour se trouver des noms qui claquent !

Le pire, c’est que ça empire !

Pendant ce temps l’humanité elle aussi se prépare à la guerre, ce qui nous donne droit à quelques détours par les coulisses des centres du pouvoir : membres du gouvernement, grandes familles et consortiums interstellaires se disputent et débattent sur différents budgets et autres nominations, en public ou en secret. Et pendant ce temps-là, en toile de fond, des meurtres étranges se produisent, différentes trames se resserrent et se croisent et le tout semble finalement converger vers une hypothèse dérangeante. En effet, la secte de fous(*) qui prétend depuis le premier volume que cette guerre est arrangée d’avance, qu’une entité extra-terrestre l’a fomentée et préparée en secret en manipulant les plus hautes instances humaines… pourrait bien être dans le vrai !

(*) Qui se nomment Les Gardiens de l’Individualité… Weh, y’a quand même un problème avec les noms dans cette série !

Et soudain…

Bref, le tout reste touffu, mais passé les deux-tiers du livre, le rythme s’accélère soudain et s’emballe même carrément ! Car Hamilton a décidé de jeter le lecteur en plein milieu de l’invasion du Commonwealth par les Primiens, sans attendre le prochain volume. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que pour raconter celle-ci, il n’est pas avare en détails, en effets spéciaux et en surprises(*) ! Ça défouraille dans tous les sens, et on a droit à une guerre d’une ampleur incroyable, vue de très très près !

(*) Un personnage à l’intérêt limité se retrouve en effet dans une position de super-sauveur qu’on n’attendait pas !

Mais alors que l’auteur semblait jusqu’ici presque trop méticuleux dans son soin des détails, ce trait de son écriture rend finalement la dernière partie de ce volume aussi haletante que bluffante ! Les multiples sous-intrigues, et l’effarante multitude de leurs personnages, y trouvent enfin une cohérence qui force le respect. L’auteur a un plan, disais-je !

Au final : vite la suite !

Cette énorme saga avait tout pour me décourager, vu la longueur du premier tome et son incroyable diversité de lignes narratives. Mais arrivé à cent pages de la fin de ce tome 2, j’avoue avoir sans peine décidé de lire au plus vite la suite ! Oh, je m’attends toujours à autant de détours, de détails et de personnages, mais j’y suis habitué maintenant et monsieur Hamilton sait très bien comment se rendre facile à lire ! Sans compter qu’une foultitude de personnages n’ont pas encore révélé leur rôle dans cette histoire et que ça pourrait bien se révéler intéressant. Et puis autant le dire aussi : je commence moi aussi à me demander, tout comme ces dingues de Gardiens de l’Individualité, s’il n’y aurait pas un Judas dans toute cette histoire… Et, tiens ! Surprise : le prochain tome a justement comme titre “Judas Déchaîné” ! Je sens que je vais bien m’amuser !


Fiche JKB

  • Genre : Space-opera ultra-stellaire façon Balzac/Luc Besson !
  • Wow Level : 8/10. Pour les Primiens, pour le fait de savoir entremêler tant de fils, pour les promesses de révélations, alléchantes !
  • Note personnelle : 7.5/10. Largement suffisant pour avoir commandé les deux suites !
  • Près de 700 pages. Au début ça fait long, mais on s’y installe bien vite et les pages se mettent alors à défiler assez rapidement !
  • Probabilité de relecture : 50/50. C’est quand même long. Mais c’est bien. Mais long. Mais bien. Mais long. Mais bien.

Titre original :

Pandora’s Star

2004

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