L’éclat d’étoiles impossibles

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8 minutes

Le troisième livre d’une série par

Cette fiche est ma troisième chronique sur la série Braises de Guerre. La lire sans au moins avoir lu les livres ou les fiches précédentes n’a pas grand intérêt… À vous de voir…

Épisode final de cette trilogie de space-opéra entamée avec“Braises de guerre”, “L’éclat d’étoiles impossibles” avait la dure tâche de ne pas me décevoir. Après un volume initial super-cool et un second un poil en dessous, même si toujours aussi fun, j’attendais de Gareth L. Powell qu’il amène des réponses à quelques questions laissées en suspens. J’espérais aussi qu’il évite à nouveau les grosses ficelles, un peu trop visibles dans “L’Armada de Marbre”, pour faire avancer son histoire. Et j’espérais bien sûr que, malgré le contexte d’une guerre totale, le tout me fasse encore marrer. Bref, un sacré challenge à relever !

Une brève histoire de la vie dans la galaxie

La Multiplicité existe depuis des millénaires et regroupe les civilisations maîtrisant la technologie du voyage hypervide. Ni une alliance, ni une confédération, c’est juste le nom que se donne l’ensemble des territoires de notre galaxie que se partagent quelques empires stellaires. On y trouve par exemple les Nymtoqs, les Druffs et les Sauterelles. Il y a encore cinq mille ans, les Foyéens, des aliens très avancés et magnanimes, en faisaient encore partie avant de disparaître mystérieusement en laissant derrière eux des artefacts, des plus mystérieux eux aussi, de la taille de planètes : La Galerie. Les humains, découverts par hasard(*) aux alentours du XXIIIe siècle, se sont vus offrir la technologie du voyage hypervide et ont donc eux aussi rejoint la Multiplicité.

(*) Sauvés de l’extinction en fait ! Sans cette visite inopinée, l’humanité vivait ses dernières années !

Après une période d’expansion et de colonisation paisible, deux factions de cette humanité ayant conquis les étoiles se sont affrontées dans la terrible “Guerre de l’Archipel”, laquelle a pris fin quelques années avant les événements dont s’occupe cette trilogie. Au sein de cet empire humain en rémission, une organisation, n’appartenant à aucun des deux camps, a vu son rôle prendre de l’importance, puisqu’elle s’est donné comme mission de sauver tout vaisseau, quel que soit son pavillon, qui se trouverait en difficulté : La Maison de la Récupération. C’est l’un de ses vaisseaux, Le Chien à Problèmes, et son équipage que nous suivons depuis deux tomes. Ce qui nous permet d’être aux premières loges d’événements tout à fait hors du commun ! Oui, même pour du space-opéra !

Entre deux feux

Des événements hors du commun ? Cataclysmiques même, et dont Le Chien à Problèmes est un petit peu responsable. C’est en effet elle qui a libéré cette flotte de vaisseaux foyéens pilotés par des IAs, cachée dans la Galerie depuis cinq mille ans. Une Armada d’un million de vaisseaux(*) qui disait se reconnaître dans les idéaux pacifistes de la Maison de la Récupération, avant de se décider à pourchasser et abattre tous les navires armés de la sphère humaine, y compris Le Chien à Problèmes ! Une manière radicale d’appliquer son projet de paix, façon : “Si y’a plus d’armes, ben… y’a plus de guerre !” Bref, depuis le volume précédent, nos héros sont pourchassés et fuient le théâtre d’une guerre en passe de décimer l’humanité.

(*) Pas mille, dix mille ou cent mille, non ! Un million, madame ! …même Banks ou Weber n’en font pas des tonnes à ce point !

Malheureusement, comme si ça ne suffisait pas, cette guerre n’est pas le seul souci du moment ! En effet, l’hypervide, cet espace “supérieur” permettant des voyages plus rapides que la lumière, n’a de vide que son nom, puisqu’il est l’habitat naturel d’une espèce de monstres aux airs de dragons(*), les Ravageurs. Et s’ils leur est déjà arrivé de gober, presque par hasard, un ou deux vaisseaux traînant un peu dans l’hypervide, ils n’auraient rien contre un buffet plus conséquent. Quitte à venir visiter l’espace dit “normal”, tel qu’a pu s’en apercevoir l’équipage du Chien à Problèmes. Qui s’est bien sûr débrouillé, tout comme L’Armada d’ailleurs, pour se les mettre à ses trousses !

(*) Oui, voilà. Des dragons interdimensionnels, avec de grandes ailes et de grandes dents.

À travers les dimensions

À la lisière de l’espace humain se trouve une région appelée l’Intrusion abritant, dit-on, un passage dimensionnel vers un autre univers et qui attire ainsi son lot de scientifiques, humains comme aliens. Les lois de la physique y sont parfois bousculées, altérant plus ou moins la réalité, et on y a trouvé des villes flottant dans l’espace, abandonnées par on ne sait quelle civilisation disparue(*), que les humains n’ont pas tardé à investir, malgré les dangers. Une destination pas franchement synonyme de havre de paix, on le comprendra, mais qui présente un avantage certain pour nos héros, celui de foutre une trouille de tous les diables aux vaisseaux de L’Armada, qui l’évitent comme la peste, alors qu’ils s’attaquent à tout le reste des mondes humains !

(*) Oui, c’est ainsi, les civilisations stellaires fuient souvent notre univers étriqué, et partent en découvrir d’autres bien plus chouettes et dans lesquels les règles de la physique sont plus cools ! C’est même un trope de la SF…

Sans trop de surprises, c’est donc aux alentours de cette Intrusion que la majeure partie de l’intrigue va finir par se dérouler. Une région que l’auteur a choisi de nous faire découvrir par les yeux d’une de ses autochtones, ayant grandi sur l’une de ces fameuses cités aliens flottant dans le vide, une jeune fille répondant au nom de Cordélia Pa. Comme dans les volumes précédents, Powell nous fait suivre les péripéties mouvementées de cette capitaine de vaisseau, en parallèle de celles de l’équipage du Chien à problèmes, faisant progresser son intrigue jusqu’à leur inévitable rencontre.

Trilogie…

Depuis le début, l’auteur nous a montré qu’il avait de bonnes idées et qu’il savait intelligemment les coucher par écrit, et ce n’est pas avec ce volet final qu’on pourra lui reprocher une baisse de niveau ! On louera une fois encore la méthode narrative de Gareth L. Powell qui fait s’alterner, de chapitre en chapitre, les points de vue, bien tranchés, de ses différents personnages. Un procédé qui nous donne ici encore un texte agréable à lire, marqué de rebondissements et de batailles spatiales dantesques(*) ; un résultat toujours aussi dynamique et donc jamais ennuyeux à suivre.

(*) Imaginez un peu, des dragons mis face à face avec des vaisseaux armés d’ogives nucléaires hyper-véloces. Prend ça dans les dents Michael Bay !

En termes d’inventivité aussi, l’auteur ne lève pas le pied non plus, bien au contraire ! Des cités aliens abandonnées flottant dans l’espace, à la singularité cosmique altérant les lois de la physique, en passant par les monstres interdimensionnels qui chassent en escadrille, on est plus que servis. De bien bonnes idées, pas toutes innovantes, que l’auteur agence avec maestria, mais qui, à force de s’accumuler, finissent par en perdre un peu de leur intérêt. Un détail passable au début, mais qu’il m’est devenu difficile de négliger parvenu à la fin de la trilogie.

Au final…

Bref, même s’il m’a beaucoup amusé, je n’ai pas été convaincu à 100% par cet opus et la fin un poil téléphonée et précipitée qu’il propose. En soi, c’est une bonne histoire, mais presque pas assez creusée et à laquelle j’aurais aimé voir consacrer plus de pages. En termes de conclusion de la trilogie, je suis partagé : le tout s’emboite bien et j’en ai apprécié jusqu’à la dernière page, mais ce n’est pas le dénouement réussi que j’espérais. Sans doute en raison d’un excès de générosité de l’auteur et de son envie de trop bien faire.

Qu’importe ! Une fin sympathique quand même, des personnages principaux auxquels il est difficile de dire au revoir et quelques grands moments de bravoure : je recommande ! En l’état, ce livre et cette trilogie furent pour moi l’occasion d’une escapade divertissante et jouissive, même si le lecteur blasé que je suis fait mine de se montrer déçu.


Fiche JKB

  • Genre : Cross-over entre Ahsoka, Jupiter Ascending et Firefly, avec en plus des IAs, des mystères antiques et des monstres !
  • Wow Level : 6.5/10. Époustouflant d’idées, mais à trop vouloir en mettre…
  • Note personnelle : 7/10. Je suis un vieux lecteur de SF grincheux, ce qui explique cette note malgré le bon moment que m’a fait passer ce livre.
  • 4oo pages à peine, qui filent comme le vent…
  • Probabilité de relecture : 49% Donc, oui, mais pas avant un moment !

Titre original :

Light of Impossible Stars

2020

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