Rendez-vous à la Grande Porte

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6 minutes

Par Frederik Pohl

Cette fiche est ma troisième chronique sur la série Gateway. La lire sans au moins avoir lu les livres ou les fiches précédentes n’a pas grand intérêt… À vous de voir…

Une fiche courte, car il est inutile que j’en fasse des tonnes avec ce livre ! Je m’étais mis à lire cette vieille série, même pas rééditée, parce que j’avais lu le quatrième tome il y a longtemps, et que je l’avais trouvé excellent(*). Le premier, chroniqué ici, m’avait vraiment bien plu, et je le recommandais fortement. Le second m’avait par contre clairement refroidi. Non qu’il soit totalement mauvais, mais il est très nettement en-dessous du premier selon moi. J’appréhendais donc un peu de lire ce troisième opus, et j’avoue avoir été déçu en bien : Pohl semble avoir retrouvé un peu de l’élan qui rendait sympathique la série lorsqu’il l’avait commencée. Je le recommande donc tout aussi fortement, et je peux facilement redire à son sujet ce que je disais à propos du premier volume : c’est de la très bonne science-fiction, on a une intrigue intéressante qui a très bien vieilli et il y a un juste mélange entre dialogues, actions et réflexions. On évitera simplement de trop s’intéresser à certains personnages secondaires et à leurs sous-intrigues personnelles, lointainement en rapport avec la progression de l’histoire pour se concentrer sur le positif : cette fois-ci les promesses du premier volume pourraient bien se concrétiser !

(*) Oui, je me suis relancé dans cette vieille série parce que j’avais le souvenir d’avoir lu un excellent tome 4, il y a longtemps. Pas parce qu’on m’avait conseillé de “découvrir Pohl”. Pour une fois que je fouine par moi-même !

Et cette fois le titre(*) a vraiment un rapport avec l’histoire, là aussi à la différence du tome 2 (avec un titre qui promettait plein de choses dont pas une ligne du livre ne parlait). D’ailleurs, tiens, il faudrait re-titrer tous les volumes de ce cycle, si quelqu’un se lançait un jour dans une réédition de ce classique. On pourrait aussi abandonner le terme “Grande porte” pour parler du cycle et le nommer “Le Cycle des Heechees”. Car il faut bien le concéder, même si les personnages humains que l’on suit depuis le début, et qu’on retrouve ici, sont très sympathiques, ce qui fait l’intérêt de cette série, ceux qui en sont les stars, ceux qu’on veut voir, ce sont ces fameux Heechees !

(*) En VO : The Heechee Rendez-vous. D’ailleurs c’est fou, mais à l’époque où furent publiés ces romans, les traducteurs, et ceux en charge de rédiger les résumés qu’on trouve en dos de couverture, bossaient comme des gougnafiers ! Avec le précédent, c’était le titre. Là, c’est le résumé qu’on trouve en quatrième de couverture et donc dans sa fiche en ligne : Au secours ! Le gars n’a juste même pas lu le bouquin, c’est pas possible ! Et celui qui lui a raconté l’intrigue a du le faire vite fait, lors d’un trajet en ascenseur !

On en voulait pas, mais ils y sont !

Dans le tome 2, le début m’avait semblé une diversion narrative, avec des protagonistes secondaires pas très intéressants, voire peu crédibles. L’un d’eux était particulièrement antipathique : l’orphelin élevé seul sur une station Heechee, Wan, qui fait son retour dans ce tome 2. Les années (environ une dizaine) ont passé depuis les faits relatés dans le roman d’avant, et c’est maintenant un adulte ! Mais c’est toujours un gros con(*), et la plupart des protagonistes le croisant dans ce tome partagent ce même avis ! Heureusement pour lui, il a un rôle clef dans l’histoire, seule raison qui lui permet de trouver, un peu, grâce à mes yeux.

(*) En fait, on le traite de sociopathe dans le livre… Mais je ne suis pas du genre à faire des politesses : je suis vulgaire ! Sociopathe, c’est qu’une excuse facile pour traiter les gens comme des paillassons !

Beaucoup plus intéressant, quoique peu rassurant, ce tome révèle enfin le pourquoi de l’absence prolongée des Heechees hors de l’espace connu. Car il y a une très bonne raison à l’absence des Heechees, et elle n’a vraiment pas de quoi réjouir : vous pensiez que notre univers allait durer encore quelques milliards d’années ? Ça pourrait être en bien moins que cela, beaucoup moins en fait, car il semblerait que quelque chose, quelque part, ait décidé que l’univers ne devrait plus suivre les règles physiques telles qu’on les connaissait jusqu’ici… On en voulait donc pas forcément, mais dans cette série, il y a un bien désormais un ennemi.(*)

(*) Y’-a-t-il quelqu’un qui ait lu le cycle des Xeelees de Baxter dans la salle ? Il faut qu’on discute !

On les voulait, et ils y sont !

Et voici… une liste(*) :

(*) Oui, j’ai promis une fiche rapide. En plus, elle ne peut intéresser que ceux ayant lu le tome 1 au minimum. Donc : une liste, qui ne spoilera personne et se révèlera informative tout de même pour les autres !

Les Heechees ! Oui, et je ne vous gâche pas l’intrigue en vous le disant ! On en voit même un sur l’excellente couverture de Caza ! De dos, oui…

Des trous noirs ! Ce n’est pas moi qui fait une fixation sur le sujet. C’est un pan important de l’intrigue du cycle ! Si vous avez lu le tome 1, vous devez savoir un peu pourquoi.

De la nouveauté ! Bon, pas que des idées heureuses : une partie de la narration introduit à nouveau des personnages que j’ai trouvé pâlots. Mais il n’y a pas que ça ! Pohl a cette fois clairement compris ce qui pourrait plaire au lecteur, et au nombre des nouveautés heureuses, on trouve donc… de nouveaux aliens !

Des retrouvailles ! Avec Bob, Robinette Broadhead, bien sûr ! Ainsi qu’avec Einstein, son IA à tout faire, et même avec son IA psychanalyste, Sigfrid. Et avec… plein de personnages du premier tome, certains absents depuis trop longtemps. Ou pas(*).

Des cours d’astrophysique ! Car rappelons le, pour écrire de la bonne science-fiction, il faut de temps à autre parler de science. Et Pohl fait cela très bien, tout en ne le faisant pas gratuitement : ça sert bien entendu l’intrigue !

Le saviez-vous ? Le temps s’écoule bien plus lentement à l’intérieur d’un trou noir qu’à l’extérieur. En théorie, bien sûr. Personne n’est jamais entré dans un trou noir pour le prouver.


Fiche JKB

  • Genre : Space Opera avec tous les accessoires du genre. Suite.
  • Wow Level : 7.5/10. Ah, les trous noirs ! On y trouve de ces choses…
  • Note personnelle : 7/10. Des petits moments de “Bof…”
  • Moyen/court. ~360 pages ne requérant pas trop de concentration
  • Probabilité de relecture : 50%, les parties “cours d’astrophysique”.

Titre original :

The Heechee Rendez-vous

1984

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